Chaque année, dans le cadre du Mois de l’ESS en novembre, ESS France et les CRESS remettent les Prix de l’ESS partout en France. Cette année, c’est Sentinelles de Rivières, association montpelliéraine engagée dans le ramassage de déchets en kayak, devenue Scic en janvier dernier, que la CRESS Occitanie et ses partenaires ont choisi de récompenser.
Pourquoi ? Car l’histoire de Sentinelles de Rivières, c’est une histoire d’ESS comme on les aime : un élan citoyen autour d’une cause d’intérêt général, des coups de pouce d’une diversité d’acteurs publics et privés, un soupçon d’audace et une réussite économique qui allie impacts social et environnemental ! On vous raconte !
Organisés chaque année par ESS France et déclinés en région par les CRESS dans le cadre du Mois de l’ESS, les Prix de l’ESS ont pour objectif de faire découvrir, mettre en valeur et valoriser les activités d’entreprises ou d’organisations de l’Economie Sociale et Solidaire qui répondent aux besoins et enjeux quotidiens de notre société sur les territoires. Ils récompensent des structures de l’ESS reconnues dans la Loi du 31 juillet 2014 relative à l’ESS sur les thématiques d’Utilité Sociale et de Transition Ecologique.
Le prix régional, choisi parmi ces deux lauréats, est ensuite sélectionné pour concourir au niveau national.
Cette année, la CRESS Occitanie a reçu 88 candidatures, dont 29 dans la catégorie Transition écologique et 59 dans la catégorie Utilité sociale.
Un élan citoyen
Cette histoire commence en 2009, par une passion et une prise de conscience, celle du kayak et de la nécessité d’entretenir l’environnement aquatique et de préserver le patrimoine naturel afin de pouvoir s’y adonner pleinement.
Dès lors, des kayakistes bénévoles s’organisent et mettent en place des nettoyages de berges à Montpellier avec des licenciés de la Fédération Française de Canoë-Kayak, des personnes condamnées à des travaux d’intérêt général et toutes les âmes volontaires qui souhaitent aider. Ces ramassages de déchets ont lieu à pied ou en kayak, pour ne déranger ni la flore ni la faune.
Des soutiens essentiels
L’activité est lauréate du premier Budget participatif du Département de l’Hérault en 2020 et remporte un financement à hauteur de 40 000 €. L’association Sentinelles de Rivières se crée dans la foulée.
En 2021, lauréate du Budget Participatif de la Région Occitanie « Ma solution pour le climat », elle remporte un financement de 50 000 € et, par la suite, est retenue par la Métropole de Montpellier dans le cadre d’un appel d’offre de marché public pour réaliser le nettoyage d’une partie du bassin versant du Lez. L’association, conventionnée en tant qu’entreprise d’insertion peut dès lors recruter ses premiers salariés : un moniteur de kayak/encadrant technique et deux salariés en insertion.
Cette dotation s’ajoute aux aides au démarrage de la DDETS, du Département de l’Hérault, de Montpellier Méditerranée Métropole et de Véolia, aux soutiens financiers des Fondations de la Banque Populaire du Sud, du Crédit Coopératif, d’AG2R La Mondiale, du MHR Solidaire, de Yves Rocher et à des partenariats avec France Active AIRDIE Occitanie, la MAIF et Electro Dépôt Montpellier. Enfin, la collaboration avec un acteur historique du génie écologique, Géco Ingénierie, lui permet de participer et se former à la renaturation des cours d’eau et la restauration des espaces naturels aquatiques.
D’association à Société coopérative d’intérêt collectif
En janvier 2024, l’association se transforme en Société coopérative d’intérêt collectif (Scic) avec l’aide de l’Union régionale des Scop et des Scic. Un changement de statut qui associe pleinement les salariés à la direction de l’entreprise, tout autant que les parties prenantes souhaitant collaborer à ce projet d’utilité publique (le Comité Régional Occitanie de Canoë-Kayak, les Ecologistes de l’Euzière, Géco-Ingénierie) : une manière d’assurer la pérennité de l’activité grâce à l’apport de toutes ces expertises.
Aujourd’hui, la jeune coopérative, conventionnée « entreprise d’insertion », compte cinq salariés, dont quatre en insertion. Sentinelles de Rivières conjugue ainsi impact social et impact environnemental en apportant à des personnes éloignées de l’emploi des compétences qu’elles pourront réinvestir dans les métiers de la transition écologique.