Trois jours pour penser les transformations
Pendant trois jours, Bordeaux est devenu le carrefour mondial de celles et ceux qui font vivre une économie plus juste, durable et humaine. Chercheurs, élus, entrepreneurs sociaux, jeunes engagés, syndicats, ONG ou acteurs culturels présents ont pu croiser leurs expériences pour répondre à une question essentielle : comment faire de l’économie sociale et solidaire la norme régulatrice de l’économie de demain ? Organisateurs et participants on néanmoins déplorer les refus de visas ayant empêché plusieurs délégations étrangères, notamment africaines, d’être présentes.
Malgré ces absences regrettées et regrettables, le forum a souligné un message fort, porté par la richesse des échanges : l’ESS est un rempart démocratique face aux dérives autoritaires et populistes. Les interventions et témoignages venus des quatre coins du monde ont mis en avant la diversité et la vitalité de l’économie sociale et solidaire, mais aussi sa résilience. S’est ainsi dessinée une conviction commune : l’action locale et la coopération citoyenne sont un levier puissant de résilience et de transformation sociale.
La déclaration de Bordeaux : une feuille de route mondiale
Après trois jours de tables rondes, de plénières, d’échanges et de rencontres, la Déclaration de Bordeaux a été adoptée par les 10 800 participants issus de 109 pays. Point d’orgue du Forum, elle proclame que « l’Economie Sociale et Solidaire, est l’économie du dialogue et de la paix » : une économie qui relie, qui répare et qui transforme
Cette déclaration réaffirme l’engagement et la détermination des acteurs de l’ESS à agir sans compromis face aux régimes qui restreignent les droits sociaux, économiques et politiques. Elle appelle les organisations internationales et les États à reconnaître et soutenir pleinement le rôle de l’ESS et invite l’ensemble des gouvernements locaux à inciter les populations locales à se saisir de l’Economie Sociale et Solidaire pour créer les services répondant aux besoins des populations.
Loin d’être une simple clôture, cette Déclaration trace une feuille de route mondiale jusqu’au prochain GSEF, prévu en 2027 à Maricá (Brésil).
L’Etat français attendu
Malgré l’ampleur du rendez-vous, la présence de l’État français est restée discrète. Seul représentant présent, le nouveau ministre en charge de l’ESS, Serge Papin, a effectué son premier déplacement officiel à l’occasion du forum, quelques jours après la publication du décret précisant ses attributions. Après avoir visité les stands, dont celui d’ESS France, il est intervenu en plénière sur le thème « L’ESS, un vecteur de pacification », faisant suite à un message vidéo du président de la République.
S’il a promis une stratégie nationale de l’ESS avec des engagements « clairs » pour les dix ans à venir, son appel à ce que l’ESS « fasse des choix » a laissé un goût mitigé. Un signal peu encourageant, à l’heure où le projet de loi de finances en débat au Parlement suscite l’inquiétude du secteur.
Une mobilisation mondiale porteuse d’espoir
Dans un contexte mondiale sombre marqué par les tensions politiques et économiques, cetee édition 2025 du GSEF a démontré la force collective de l’économie sociale et solidaire, un mouvement résolument tourné vers l’action, capable de faire émerger des solutions locales face aux grands déséquilibres mondiaux.
Ainsi, de Bordeaux à Maricá, l’ESS mondiale avance avec une conviction partagée : Un autre monde est déjà là, à nous de le faire grandir !
