PLF 2026 : la CRESS Occitanie alerte sur les menaces qui pèsent sur l’Economie sociale et solidaire en Occitanie

Alors que le Sénat entame l’examen du Projet de loi de finances (PLF) pour 2026, les acteurs des entreprises et organisations de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS), par la voix de la CRESS Occitanie, tirent la sonnette d’alarme. Voté en l’état, le PLF 2026 entraînerait une baisse massive des moyens alloués aux associations et acteurs de l’ESS avec de lourdes conséquences en Occitanie, comme ailleurs en France. 

ESS en danger : des conséquences sur l’emploi et les services de proximité dans les territoires

Avec ses 245 855 emplois salariés en Occitanie (soit près de 15 % de l’emploi privé régional), l’ESS constitue un pilier majeur de l’économie et de l’attractivité du territoire. Or, les richesses et les emplois qu’elle génère sont aujourd’hui menacés par les orientations initiales du PLF.

Fragiliser ce secteur dans le cadre du PLF, c’est accepter que des milliers d’emplois soient supprimés, que des associations ferment, que des projets utiles à la population s’éteignent et que des services indispensables disparaissent dans de nombreux territoires, ruraux comme urbains. Rien que dans le secteur associatif, ce sont 700 associations et 13 000 emplois qui sont aujourd’hui menacés de disparaître en Occitanie.

L’ESS était déjà fragilisée par les choix du précédent budget pour 2025, dont les conséquences se font sentir en Occitanie. Par exemple :

Suite à d’importantes baisses de financements publics, du côté de l’Etat comme des collectivités locales, Les Petits Débrouillards Occitanie ont été contraints de procéder à 3 licenciements économiques et de réduire significativement leur présence dans plusieurs quartiers où les besoins en médiation sociale et scientifique sont pourtant criants.

Si la Mission locale de Montpellier n’a quant à elle pas été significativement impactée par les précédents budgets, elle craint que la baisse de 13 % du financement socle de l’Etat annoncée dans le cadre du PLF 2026 ne lui permette plus d’accompagner correctement les 12 000 jeunes de 16 à 25 ans en insertion sur la métropole.

A France Active MPA-Occitanie, membre de la CRESS Occitanie, Laure Sutra accompagne les associations les plus en difficulté au sein d’un programme de prévention et de relance. Elle témoigne des situations qu’elle rencontre : « Le nombre de sollicitations a fortement augmenté depuis le deuxième trimestre 2024, avec des situations de plus en plus tendues sur le plan financier, de plus en plus proches de la cessation de paiement. Pour les associations, c’est un peu la triple peine : elles subissent comme tout le monde la morosité économique et la hausse des charges, elles disposent de peu de marges de manœuvre financières et elles font face à une instabilité très forte de la part de leurs partenaires historiques, notamment l’Etat. Les projets à dimension sociale sont parmi les plus touchés. Beaucoup passent par des licenciements et des réductions d’activité, mais c’est toujours au détriment de la réalisation de leurs missions. Et à la fin, ce sont les publics les plus en difficulté qui voient leurs possibilités d’être aidées réduites ou disparaître. »
 

Les acteurs de l’ESS mobilisés pour demander aux sénateurs de rectifier le budget

Dans les prochains jours, les sénateurs auront l’opportunité de revenir sur des coupes budgétaires qui fragiliseraient des programmes essentiels à la cohésion sociale et à l’accès aux droits fondamentaux : insertion par l’activité économique, sport, jeunesse et vie associative, aide au développement… Autant de politiques publiques dont les entreprises et organisations de l’ESS sont des acteurs clés.

Nous attendons également du Sénat qu’il atténue les efforts imposés aux collectivités territoriales, dont les financements structurent l’écosystème de l’ESS, et qu’il revienne sur les réductions prévues dans le budget de Bercy dédié à l’accompagnement des entreprises et organisations de l’ESS dans les territoires.

Il est urgent d’agir : ne pas le faire aurait des conséquences démocratiques et sociales catastrophiques. C’est pourquoi la CRESS Occitanie se mobilise pour sensibiliser les sénatrices et les sénateurs de la région et les appeler à agir sans tarder pour préserver l’avenir de l’ESS et l’attractivité de notre territoire.

Nous nous tenons disponibles pour toute demande d’interview et/ou de reportage.
 
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Emilie Perraudin | CRESS Occitanie
emilie.perraudin@cressoccitanie.org | 07 49 38 09 55


 

L’ESS en France : quelques chiffres

 
L’ESS représente 2,6 millions d’emplois non délocalisables, répartis dans tous les domaines de l’économie et sur l’ensemble du territoire national, soit près de 14% de l’emploi privé.

L’ESS est une économie performante. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 75 % des SCOP et SCIC sont toujours actives trois ans après leur création, contre 66 % pour les entreprises classiques. En 2020, en pleine pandémie, l’emploi privé hors ESS reculait de 2,2 %, tandis que l’ESS limitait la baisse à 1,3 %. Dans les structures d’insertion, plus de 140 000 personnes éloignées de l’emploi retrouvent chaque année une activité. L’impact est réel, économique, et durable.

Bien que le soutien de l’Etat à l’ESS soit bien plus faible que celui apporté à l’économie dite « classique ». Comme en témoigne un récent rapport de la Cour des Comptes : l’ESS ne perçoit que 7 % des aides aux entreprises bien qu’elle représente 14% de l’emploi privé et que 80 % de ses activités sont tournées vers l’intérêt général.

Le PLF pour 2026 c’est :

  • Une baisse de 54% du budget de Bercy lié à l’ESS
  • La fin de la dérogation à la taxe d’apprentissage pour les associations, fondations ou fonds de dotation, dont l’’impact pour les modèles non lucratifs est estimé à 200 millions d’euros .
  • Une baisse de 260 millions pour l’enveloppe des sports, de la jeunesse et de la vie associative
  • Une baisse des aides aux postes (-13%) et de la formation (-30%) pour l’insertion par l’activité économique entraînant la mise en danger de 60 000 parcours IAE.
  • Baisse de 95% de la politique publique des tiers-lieux et de 90% pour les PTCE
  • Baisse de 141 millions d’euros à minima sur la culture.
  • Des économies estimées à 7,1 milliards dans la santé,
  • Une baisse de 700 millions d’euros pour l’ aide au développement

Rien que dans le monde associatifs, 90 000 emplois sont menacés par les coupes budgétaires.

Publié le 1er décembre 2025